top
Actualités Le livre du mois

Le livre du mois

En 1513, à la pointe extrême de l’orient, les Portugais découvraient les côtes de la Chine. Les seuls écrits de voyage à travers l’Asie laissés avant eux étaient ceux de Marco Polo. En 1557, ces mêmes Portugais reçurent l’autorisation de prendre possession de l’enclave de Macao.
Dans le sillage de ces explorateurs, des prêtres chrétiens s’embarquèrent pour évangéliser ces nouveaux mondes. L’un d’entre eux, doté d’une énergie morale et physique inépuisables, ainsi qu’une mémoire prodigieuse, émergea de l’ombre en même temps que le pays qu’il découvrait de l’intérieur. Ricci est admis à la compagnie de Jésus en 1571, réputée à la fois pour ses travaux scientifiques et ses voyages apostoliques. Il se rendit d’abord à Gênes par terre en 1577, puis, par mer, jusqu’au Portugal. Un an plus tard, c’est en Inde, à Goa, qu’il débarque, pour y étudier près de quatre années.

A cette époque, tout chinois qui aidait un étranger à pénétrer dans le pays était menacé des pires sanctions. C’est dans ce contexte hostile que le père Matteo Ricci entreprit son chemin vers la cité impériale : Macao le 10 septembre 1589, Canton, Nanchang (1595), Nankin (1599), et enfin l’arrivée à Pékin le 24 janvier 1601 (la première tentative de 1598 s’étant soldée par un échec). Depuis son débarquement, en chine, 16 ans avaient passé. Il ne lui restait plus qu’à être reçu par l’empereur. Cependant, « Li Ma-tou » allait découvrir que la distance qui séparait Pékin du palais était plus grande encore qu’entre Macao et la capitale du Nord… Il allait donner son amour sans compter, faire tous les sacrifices, jusqu’à sa mort le 11 mai 1610.

Ce missionnaire remarquable devait accomplir un exploit quasi irréalisable et qu’aucun occidental n’avait tenté jusque-là : apprendre à parler, à lire et à écrire la langue chinoise. Malgré l’ampleur de sa tâche, il réalisa bien plus que cela. Il deviendra un véritable lettré, une des figures les plus en vue de la capitale Chinoise.

Tous, même ceux qui ne faisaient que l’entrevoir, admiraient son mode de vie (les Chinois voient dans l’égalité d’humeur un signe de sagesse). Traité en égal, en ami, ce savant prêtre s’attira peu à peu les faveurs de hauts dignitaires. Ricci a été le premier occidental à pénétrer dans la Cité interdite et à recevoir le privilège d’être enterré en terre chinoise.

Ce grand pionnier avait rapproché l’Orient de l’Occident. Sa stratégie ? Partir du haut, pour toucher les masses. Convertir les hauts fonctionnaires, voire l’empereur, pour convertir les foules. Autrement dit, accomplir pour le Christ ce que celui-ci avait accompli sur terre ; c’était là l’idéal auquel il se vouerait corps et âme.

C’est dans la relation avec autrui que le Christ pourra apparaitre, il le dit lui-même en tête de son premier livre écrit en chinois, le Traité de l’amitié :
« Celui qui est mon ami n’est pas un autre, il est la moitié de moi, il est comme un second moi ; ainsi je regarde mon ami comme je me regarde. Bien qu’ayant deux corps distincts, mon ami et moi n’avons qu’un seul cœur à l’intérieur de ces deux corps. S’entraider et se soutenir sont les raisons pour nouer une amitié. »

Qu’est-ce que cette lecture me dit des enjeux de la nature humaine ?

J’ai été profondément marqué par la vie de Matteo Ricci, en tous points, remarquable. Elle incarne le dévouement inébranlable à une cause supérieure ou plutôt devrait-on dire à LA cause.
Aller au contact de l’autre, jusqu’à s’imprégner de sa langue, de ses valeurs, sans jamais renoncer à être soi-même : rassembler les hommes par le christianisme.

Nous avons mille façons de vivre notre pèlerinage sur terre. En contradiction avec notre époque qui nous incite à rechercher la satisfaction du moi, bâtissons notre existence sur celle du Christ et espérons, ainsi, la faire changer de dimension. De la nécessité d’être des passeurs, de nous engager, de faire de notre vie un témoignage de la parole du Christ.

Qu’est-ce que cette lecture me dit de Dieu ?

La quête de l’unité avec Dieu doit constituer le fil d’or de notre existence, celui qui lie les hommes les uns aux autres et les hommes à la Création qui les entoure.
Au-delà de constituer notre colonne vertébrale, lorsque Dieu devient le pivot de notre existence, plus aucun objectif ni aucun accomplissement ne parait impossible.

Bonne lecture !

Où nous trouver

Paroisse Saint-François de Sales

La paroisse s’inscrit au coeur d’un quartier populaire et multi-culturel du centre-ville de Genève.

Pour toute question, n'hésitez pas à nous contacter :

Accueil : +41 22 708 10 00
Secrétariat : +41 22 708 10 54
secretariat@stfrancois-ge.ch