« L’alléluïa »
L’Alléluia
Un usage ancien associe une acclamation de la liturgie juive au moment de la proclamation de l’Évangile : « Alléluia » – « Louez le Seigneur ». C’est dans la jubilation que retentit la Bonne Nouvelle de « l’accomplissement des promesses » faites à Israël.
Lors de la liturgie de la Vigile pascale, le chant de l’Alléluia s’élève dans un triple crescendo, accompagnant musicalement la résurrection du Christ qui
« s’élève au milieu des ovations » (Ps 46, 6). La dynamique de la résurrection anime aussi les liturgies dominicales et fériales : l’Alléluia s’élance à partir
du clair-obscur qui colore encore notre monde et culmine dans la louange qui atteste l’avènement en espérance du règne messianique – « Mon Dieu !
je crie le jour, et tu ne réponds pas ; la nuit, et je n’ai point de repos. Pourtant
tu es le Saint, Tu sièges au milieu des louanges d’Israël » (Ps 22, 2-3).
Ce lien entre la louange et « la joie de l’évangile » dépasse le registre occasionnel de l’expression d’un sentiment. L’Alléluia en hébreu est inséparable du Nom de Dieu : « Hallelu-ya » signifie « Louez le Nom du Seigneur » (ya désigne en abrégé le Nom que l’on ne doit pas prononcer). Hallelu-ya signifie aussi « Louez Celui qui vient » (la lettre y connote le futur).
Quand le Psaume 22 affirme que Dieu « siège au milieu des louanges d’Israël », il veut nous faire prendre conscience que la louange n’est pas un ornement. Elle est un appel et en même temps un témoignage. Qui est le Seigneur de l’Alléluia ? C’est « Celui qui est, qui était et qui vient », sans fin,
dans nos louanges et grâce à elles.
L’acclamation qui précède le moment de la proclamation de l’Évangile nous rappelle cette condition de l’avènement du Seigneur au milieu de son
peuple. Elle nous rappelle aussi la finalité de la mission de Jésus : retourner le regard des hommes vers le Père. Hallelu-Ya !
Grégory Solari